Par quoi commencer ce ceau-mor ?
J'te fais pas de sommaire
Des traces sur mon visage que l’émotion distord
Hier encore, mon cœur était un Système Polaire
Ma vie faite de Pellicules en Désordre
Les pensées qu’on préfère n’sont pas celles qui ressortent
J’m’allume pour pas qu'ma colère se fasse ressentir
Comme chaleur en hiver, triste frère
J’connais mieux les leçons que ceux qui les donnent
Donc j'peux t'garantir que mon doigt s'lève
Mes démons me font signe, un diable sur chaque épaule
Prêt à m'distraire
J'me dois d’être honnête
La feuille se remplit et peut-être que le mieux
C’est qu'j’arrête la weed ou d'gratter
Spleef au bec, des mots qui s’enchevêtrent
J'fais les deux, j'plonge dans mes pulsions subversives
Là c’est la crise
J’écris sur l'tempo du robinet qui fuit
Ou Sur la ligne 10
Et les mots sont aussi facile à sortir que quitter les bancs d'la fac
Des réflexions poussées par le bic
Menées par les grincements du clic-clac
L’averse contre la fenêtre ou l’odeur des cigs
Les images gravées à jamais nous poussent vers le mitard
Comme dirait Isha, le rap nous a sauvé la vie
Il mérite d’être aux beaux-arts
Alors tous les soirs au point d’départ
J’remets les compteurs à zéro, et j’ouvre la boîte de Pandore
Comme quand je me ballade rue Saint James
Des sans-abris sous la Grande Cloche
Des chats de gouttière et des connards
Qui prennent de belles tof
Du coup j’ai arrêté de compter les syllabes
Pour compter les sous qu'j’avais en poche
Et même si elles sont vides j’ferai tout pour les miens
Qu'ça m'coûte un bras, j'l’ai gravé dans la roche
Donc j’survie dans ma grotte
Quand je sors la réalité me prend par la gorge
Mes proches me donnent la force d’avancer
Mais moi comme un connard j’rêve juste d’une Porsche
Dans mes pensées j'me mets à l’écart
J'pose tout sur l'papier continuité de mon écorce
Larme de fond pour les erreurs que j’ai beaucoup trop faites
De toute façon l’équilibre n’a jamais été fait pour moi
J’ai jamais su enfiler la bonne paire
Avec Antoine on vient des bas fonds
De rien on compte faire des merveilles
Le rap une plongée sous les mers
De Mobb Deep à Moby-Dick, j'fais du rap de pressurisation
Eh garçon je vais prendre un nuage de seum avec une larme de fond
Si j'arrêtais d'me censurer, je perdrais trop d'potes
Eh j'en dis trop et pas assez, j'pe-ra des crops tops
Sous les yeux des grosses poches, ma pensée si t'insistes
Bande de connards j'pensais comme vous quand j'avais 15 piges
Le jour arrive, l'embauche aussi, rupture de somnifère
J'écris ces vers en featuring avec le coq qui s'lève
Ne cultive pas l'mystère, ma collègue va m'saper l'moral
Plus jamais tu me commandes toi qui fais des fautes à l'oral
A gerber ses faux-semblants, ses copinages
Pas d'horizon, j'essaie d'entendre la rive au fond du coquillage
Au goutte à goutte, la routine collée aux basques
Taffer pour payer l'essence, l'essence qui va t'am'ner au taff
Puis y'a la ville de ma jeunesse que j'vois partir en CDD
On est passés des cordonniers aux revendeurs de CBD
Et puis en vrai qu'est-ce qui a changé depuis des mois ?
Je travaille dur pour que mes morceaux
Vieillissent bien moins vite que moi
De vous à moi, on l'a profond désormais
Même si mon président veut m'faire gober des orvets
Problème résorbé ah bon, je me plains trop mais t'façon
J'peux faire 100 fois de l'égo trip je reste moins bon que Macron
En live d'une ville où tout est gris, où aucune étoile ne brille
J'te dis cette ville mais pour cette nuit
Tout est bitume et tout est triste
J'me vois vieillir, plus je travaille
Plus je maigris, moins je maitrise
Flow aigri, ça fait manger personne de bien écrire
Plus jamais la miss t'appelle, parce qu'au fond l'abysse t'apaise
Je mange ma peine, je paie des shots
Je sais même plus comment j'm'appelle
Raz l'cul d'se prendre la tête, sa mère elle boxe la routine
En vrai j'me pose la même question qu'la vieille de Rox et Rouky
La vie, une grande cuillère à soupe et là je suis un p'tit suisse
C'est pour les gosses et les Mewtwo
Qui s'demandent souvent qui suis-je
Sous la surface on se sent bien, juste un peu trop d'amertume
Au moins dans l'cul de la baleine on y voit pas la pleine lune
Eh bah alors Antoine, ton album on s'marre pas trop
Eh qu'est-ce tu veux j'suis Davy Jhones pas Jack Sparrow
De quoi dev'nir paro, ah putain c'est calme ici
Faut qu'j'te dise mes vis à vis n'ont ni cheveux ni calvitie
Ai-je un bon cœur ou un bunker ? Est-ce que j'me trompe de labeur ?
A tout casser y'a genre un blanc dans mon top 10 des rappeurs
Un peu d'oseille dans l'om'l'ette, attendre un mail qui n'arrive pas
En plus je crois qu'mon ange gardien plonge à chaque Panenka